Encore en déficit, l'ASM Clermont active plusieurs leviers pour retrouver l'équilibre Le président Jean-Claude Pats promet des évolutions significatives concernant l’accueil des supporters au Michelin et notamment aux buvettes. Une stratégie qui devrait permettre au club d’avoir des rentrées d’argent supplémentaires. © Richard BRUNEL
Si le déficit a été réduit par deux, la situation financière de l’ASM Clermont n’en reste pas moins dans le rouge. Différents leviers ont été activés pour tenter de revenir à l’équilibre. D’autant que Michelin ne réinjectera pas d’argent. « Aujourd’hui, on compte les euros ». Cette déclaration du président Jean-Claude Pats résume à elle seule la situation financière traversée par l’ASM depuis l’année dernière. Nous ne sommes pas à la cure d’austérité comme le veut la formule, mais les comptes sont bel et bien toujours dans le rouge. Pour faire clair, le déficit du club a été réduit par deux (les pertes étaient estimées à 7,5 millions en fin de saison dernière). Et l’ASM Clermont table sur un retour à l’équilibre en fin de saison prochaine. Un défi tout aussi difficile que celui inhérent au sportif. D’autant que l’entreprise Michelin, qui a mis 11 millions d’euros dans les caisses en devenant actionnaire majoritaire l’an dernier, ne remettra pas la main au portefeuille.
Les forces vives du club doivent donc se montrer inventives pour trouver d’autres leviers économiques. « Michelin avait déjà injecté beaucoup d’argent pour sauver le club, tout simplement. Et sans cette intervention, l’ASM Clermont n’existerait plus pour être très cash et très direct. Nous nous sommes fixé un plan de retour à l’équilibre pour l’année prochaine. Et être dans le positif l’année suivante. Nous nous étions donné trois ans pour revenir dans de meilleures eaux. Pour le moment, nous sommes sur cette feuille de route. »
Des leviers pour augmenter les fonds
Pour parvenir à réduire ce déficit, une réflexion poussée a été conduite sur le merchandising. Si l’on regarde l’enseigne de la boutique sur le parvis du Michelin, l’inscription « ASM Store » est le témoignage le plus concret de la reprise en main des produits dérivés du club. Tous les vêtements, les peluches, les drapeaux ou les ballons portant la marque ASM sont désormais la propriété du club. Et en remodelant en profondeur l’offre avec des produits bien plus modernes et de meilleure qualité, le chiffre d’affaires a augmenté de 46 %. « Je ne pourrais pas vous dire la somme exacte mais cela représente plusieurs centaines de milliers d’euros. »
Une réflexion a également été lancée sur l’expérience spectateurs au Michelin. Dans de nombreux stades en France, et particulièrement au Racing (Paris La Défense Arena) et au LOU (Matmut Stadium) les bodégas d’avant et après-match connaissent un succès populaire grandissant. Elles sont donc synonymes d’importantes rentrées d’argent pour les clubs.
« C’est quelque chose qui nous inspire complètement, indique Jean-Claude Pats. Notre objectif est d’offrir à tous nos supporters une expérience la plus enthousiasmante possible avant, pendant et après le match. Cela ne va pas se faire en un claquement de doigts. Mais dès septembre, vous allez voir des évolutions. Et cela sera pas mal en rupture avec ce que les gens vivaient aussi bien quantitativement que qualitativement. »
Autre rupture par rapport à cette saison, la qualification en Champions Cup qui devrait permettre à l’ASM d’engranger au minimum 200.000 euros supplémentaires (droits TV, rétributions diverses). Sans compter l’attrait bien supérieur de cette compétition poussant les gens à venir au stade. L’hiver dernier, 13.385 et 15.552 spectateurs étaient venus au Michelin en phase de poules de Challenge Cup (contre Edimbourg et les Scarlets). On peut légitiment tabler sur une meilleure affluence en Champions Cup. Et donc espérer une rentrée d’argent supplémentaire.
Arnaud Clergue (LM - 12/06/24)