28ème partie " Dans les yeux de Katie " Cliquez ICILa fierté de la Section Paloise (ndlr , c'est moi qui le dit
)
Imanol Harinordoquy a bien grandiEntré dans le cercle très fermé des triple-vainqueurs de Grands Chelems dans le Tournoi des six nations, Imanol Harinordoquy se confie volontiers sur sa vie en dehors du terrain. Escapade du côté de la penderie...
Sur le parking d'Aguilera, Nicolas Brusque sourit à la vue de son équipier. « Tu brilles de mille feux ! » Chemise cintrée, pantalon léger et trench-coat printanier, Imanol Harinordoquy arrive, détendu.
Début d'une expérience peu commune. Rencontrer ce grand garçon de 105 kilos, double champion de France, 62 sélections, récent triple vainqueur de Grand chelem dans le Tournoi des six nations, et ne pas parler de rugby. La difficulté n'est qu'apparente. A 30 ans, Imanol Harinordoquy a acquis suffisamment d'épaisseur pour s'aventurer loin des poncifs de son sport.
Dans le monde de la mode, pour commencer. Patron d'une ligne à son nom (1), le Basque parle stylisme, esquisses. Sa nouvelle collection va sortir, l'hiver prochain est dans les tuyaux et une escouade de stylistes planche sur l'été 2011. « A l'école, dans le vestiaire, j'ai toujours été celui qui s'habille. Il y a dix ans, on se foutait de ma gueule. Maintenant, c'est l'inverse. J'ai en tête des noms de joueurs qui me demandent des vêtements. Je ne sais pas s'ils ont changé ou si c'est leurs femmes qui les habillent ! » Pas rancunier, Imanol Harinordoquy assume le grand écart. Mieux, il les cherche.
A l'ombre de Serge Blanco, il refuse d'être le énième joueur de rugby à faire des vêtements de rugby. « Les gens étaient surpris. Ils attendaient des t-shirts avec des ballons, des poteaux. Moi ça ne m'intéresse pas. » Sachez-le, l'Imanol 2010 se porte sobre, élégant pour la vie de tous les jours. Harinordoquy doit ensuite composer avec des racines familiales, à Saint-Jean Pied-de-Port, qui le prédestinent au commerce de bestiaux.
Métrosexuel de la mode d'un côté, maquignon de l'autre. Des univers a priori aussi compatibles que la musique militaire et la mélomanie, mais qu'il n'exclut pas de rassembler. « J'aime aussi beaucoup ce métier. L'échange, la connaissance des marchés. Pour l'instant j'y réfléchis, je verrais ce qu'il y a à faire. »
Tout bien peser avant de se lancer. Voilà aussi un trait de caractère, quasi-génétique, qui dicte ses engagements et qui, jusqu'à présent, ne lui a pas trop mal réussi. « Déjà, à Pau, j'étais venu prendre mes diplômes et rentrer à la maison. Quand la Section m'a parlé d'un premier contrat, j'étais perdu. On me proposait trois ans, mon père n'était pas chaud, mes amis non plus. Finalement, je suis allé voir André Lestorte et j'ai dit OK mais pour un an. En fait, je me donnais trois mois pour me faire une idée... »
Sur la réserve « par nature », Harinordoquy est aussi prudent quand il s'agit de l'exploitation de son image. S'il a participé à la campagne télé de Renault, lors du dernier Tournoi, c'était pour son côté « décalé. L'idée n'était pas de se prendre au sérieux. Mais je refuse quand même pas mal de choses. Je ne veux pas que ça parte dans tous les sens. »
Idem pour cette tendance à lui coller d'entrée l'étiquette du «basque de service». S'il ne renie en rien l'amour de sa région, Harinordoquy n'en rajoute pas. « Je me suis un peu sorti de ça ces dernières saisons. Il ne faut pas que ça devienne un piège. »
Sa carrière aussi se décidera après réflexion. Reparti pour quatre ans avec le BO, il n'envisage pas, a priori, d'aller au-delà. « A 34 ans, j'aurais fait un bon bout. Surtout pour quelqu'un qui ne voulait pas passer pro ! »
(1) >>
http://www.imanolharinordoquy.com