Merci Oloron , ça serait bien que notre ami Pelotarismo viennent nous en parler des championnats du monde
qui arrivent sur Pau, moi je vais y aller un jour car j'aime bien ce sport et des bons billets pour pas chers
Tout autre chose, on en a souvent parlé du malheur de ce garçon et de sa famille, alors des nouvelles
de Mathieu Maillard qui tente de rebondir même si comme il le souligne « Tu ne rebondis pas »Après le drame, retour à une vie normale pour le rugbyman Mathieu MaillardQuinze mois après le décès de son fils, le Monflanquinois, ancien ouvreur de Bayonne, se ressource en familleCela fait du bien, ce calme. Pendant que Paco, 6 ans, est parti à l'école de rugby, mamie promène la petite Lilly, âgée de 4 mois. Maman prépare le biberon et papa les cafés. Il jette plusieurs coups d'œil sur sa vie d'avant qui passe à la télé : Perpignan-Stade Français. « Franchement, ça ne me fait rien de voir des matchs de Top 14. »
Mathieu Maillard, 30 ans, originaire de Monflanquin, n'appartient plus à ce monde-là. L'ancien ouvreur de Toulouse, Biarritz, Dax, Albi et Bayonne vit désormais chez la belle-famille, à Saint-Georges, où il construit sa maison, située quelques centaines de mètres plus haut, sur la route du cimetière.
Depuis quinze mois, son fils Lilian y repose, fauché dans sa troisième année « par une maladie cardiaque orpheline, explique Lise, la maman. Le docteur n'avait jamais rencontré pareil cas ». Il leur faudra vivre après ça. Tenter de rebondir. « Tu ne rebondis pas », coupe Mathieu.
Touche pas au rugbyUn mois après, sa sœur donne la vie et son épouse interroge la fatalité : « Pourquoi ça arrive à notre enfant et pas à celui des autres ? Voilà ce que je me suis dit pendant une seconde. Il faut assumer ce genre de pensées. » Et pouvoir les exprimer.
Lise sait faire, passant des heures au téléphone avec ses copines devenues amies. « Je remercie chaque jour Orange pour avoir inventé les forfaits illimités », sourit Mathieu, qui se défoule avec des crampons. Quand il joue, il ne pense à rien d'autre. « C'est parce qu'il aime tellement ça, reprend Lise. Après le décès, il m'a dit : ''Tu peux me demander tout ce que tu veux, mais pas d'arrêter le rugby''. »
Deux syllabes en hommageIl aurait pu en être dégoûté. Quelques jours après le drame, l'Aviron Bayonnais, où il lui restait un an de contrat, lui signifie qu'il peut aller voir ailleurs. La preuve, l'employeur ne se déplace pas aux funérailles, estimant qu'une gerbe de fleurs suffira.
Mathieu n'avait pas la force pour engager un bras de fer. Il baisse la tête, prend son chèque et accède au désir de Lise qui veut « rentrer à la maison ». Le travail de deuil commence. Il s'accélère avec la volonté du couple d'avoir un autre enfant. C'est toute l'histoire de Lilly, qui porte en elle une part de Lilian.
Un « vrai » boulotPuisque la vie continue, le rugby aussi. Mathieu se relance à Valence-d'Agen, en Fédérale 1. En fin de saison dernière, l'US Colomiers, en Pro D2, le veut. Il refuse. « Trop loin. C'est fini le rugby pro. » Sa vie normale, heureuse si possible, est ici. Avec sa maison à construire (il a une formation de charpentier), avec l'US Fumel-Libos, promue en Fédérale 3, où des partenaires ont signé pour lui, avec son aîné Paco, qui a enfin pu faire une rentrée au même endroit que l'année précédente, et avec un travail de commercial chez Gedimat à Tonneins, débuté lundi. « Ça fait bizarre, ça fait quand même dix ans que je suis en vacances », rigole-t-il.
Avec ce salaire et ce qu'il touche à l'USFL, il atteint à peine le tiers de sa rémunération bayonnaise. Lilly s'en fiche. Le ventre plein, elle va bientôt s'endormir. Paisiblement.
Par Thierry Dumas SO