Sectionforever a écrit : France 77, quels souvenirs d'enfance !
Tiens deux petites questions à ce sujet en forme de quizz pour toi et pour les autres ...
1/ Qui a été le plus grand malchanceux de l'aventure France 77 ?
2/ Quel est le nom des deux talonneurs remplaçants d'Alain Paco lors de ce tournoi ?
(deux matchs remplaçants chacun mais sans rentrer en cour de match)
Sectionforever a écrit :Le 2eme ligne c'est pour apater Lecagneux...
Bon allez ...
Le poste de deuxième ligne est l'un de ceux qui a le plus changé avec le rugby moderne. Avant, c'était celui qui poussait en deuxième ligne dans la mêlée, posé sur les fesses des piliers et qui prenait les ballons en touche. Et c'était à peu près tout ce qu'on lui demandait de faire : priorité aux fondamentaux et à la conquête. Le seconde ligne d'avant était imprégné de la poussée en mêlée et de la touche. S'il fournissait un peu plus, c'était bien. Et encore, si on le voyait faire un peu plus, on le soupçonnait de ne pas assez mettre le nez dans les regroupements.
Mes idoles d'antan, les Palmié – Estève – Imbernon - Haden étaient énormes dans ce rôle : mission la mêlée, la touche, les regroupements et c'était bien rare de les voir faire autre chose et on ne leur demandait pas d'ailleurs. Mais leur sombre travail ils le faisaient à merveille pour le bien du collectif, ils étaient des éléments majeurs de l'équipe pour gagner et bonifier le ballon sur du petit périmètre ...
Maintenant, le rôle est beaucoup plus complet. Le deuxième ligne a toujours ces missions, mais comme à tous les autres joueurs de l'équipe, on lui demande en plus de défendre, et aussi d'aller nettoyer dans les rucks, d'enlever les adversaires ou de prendre les bonnes places dans les mêlées spontanées pour pouvoir avoir une libération rapide.
On lui demande beaucoup plus aujourd'hui. Une condition physique générale mieux entretenue, une capacité à se déplacer plus importante, en plus d'être un bon plaqueur. Le seconde ligne d’aujourd’hui est devenu le troisième ligne d'autrefois. Il joue le même rôle. Il est devenu plus mobile et plus puissant, moins en force, plus en vitesse.
Les mêlées sont moins nombreuses et plus techniques dans le rugby moderne. Ça demande moins de gros pousseurs. Le ballon est gagné plus facilement en touche grâce à l'ascenseur qui était avant interdit. Aussi, le seconde ligne moderne y perd moins de forces. En attaque, on leur demande d'essayer d'aller casser les défenses adverses, ou de mobiliser le plus de défenseurs adverses de façon à pouvoir libérer des espaces pour les trois-quarts.
Les qualités du deuxième ligne moderne ou actuel ? Bon coureur, se déplacer beaucoup en attaque et en défense car les temps de jeu sont de plus en plus importants, être bon plaqueur, percutant, perforateur, l'esprit de sacrifice en plus des taches habituelles en mêlée, en touche ou sur les rucks. Le poste a changé comme le rugby a changé ...
Les gabarits ont également changé par rapport au rugby d'antan. Des joueurs de légende à ce poste de seconde ligne n'avait pas des gabarits impressionnants par rapport à ceux d'aujourd'hui ! Colin Meads (NZL-1m92-103 kg), Willie-John McBride (IRL- 1m92-102 kg) ou encore Benoit Dauga (1m95-100 kg) étaient pourtant des monstres à leurs périodes et à ce poste ! Sans oublier bien sûr Robert Soro « le lion de Swansea », le Lourdais qui ne mesurait que 1m85 pour 110 kg mais qui était un géant à l'époque à ce poste ! Jean-Pierre Saux champion de France 1964 avec la Section et 22x international était annoncé sur le site de la FFR à 1m84 pour 95 kg ...
Frik Du Preez (AFS-1m89-106 kg) par exemple a été un seconde ligne redouté pendant près de dix ans avec les Boks, mais il était aussi capable à titre exceptionnel contre les Lions Britanniques en 1968, de leur confisquer un ballon en touche dans ses 22 mètres, et de courir sur plus de 80 mètres et après avoir effacé plusieurs adversaires, pour aller marquer un essai !
Il était fréquent en France notamment et surtout au poste 5, généralement appelé « tracteur » car plus spécifique à la poussée primordiale pour la mêlée derrière le pilier droit, de trouver dans les années 70 ou 80 des joueurs au gabarit peu impressionnant par rapport à ceux de nos jours, mais ces joueurs étaient néanmoins indispensables à la bonne marche de la mêlée et donc de leur équipe !
Je citerai pêle-mêle et de mémoire Jean-François Saux bien sûr, seconde ligne redouté et respecté de la Section Paloise fin 70 début 80 malgré ses 1m85 pour 103 kg. Daniel Revailler de Graulhet titulaire de l'EDF « Grand Chelem 81 » 1m87 seulement, à Oloron on avait Serge Raballo 1m88 et Jean-Louis Vinao 1m82 à peine ! Bernard Uthurry superbe sauteur en touche et lui aussi du FCO était à 1m85 et 90 kg !
Patrick Salas le Narbonnais à 1m87, Daniel Barnebougle et Arnaud Gastambide les Bayonnais à 1m88, Bernard Mazzer et Charly Nieucel les Agenais à respectivement 1m85 et 1m87, Gérard Portolan du Stade Toulousain à 1m87, Michel Dambax le Lourdais à 1m84. Marc Guinle le Lourdais, une terreur du championnat, était certes un peu plus grand à 1m93 mais il ne faisait que 95 kg ...
Des gabarits impensables de nos jours, preuve que le rugby a beaucoup évolué avec des joueurs dont la taille et le poids oscillent aujourd'hui entre 1m92/2m00 pour 105/115 kg de moyenne environ, quand ce n'est pas plus bien sûr … Ce genre de gabarit à moins d'1m90 et/ou à moins de 100 kg en deuxième ligne a quasiment disparu de la circulation au plus haut niveau Français et international !
Mais il y avait quand même aussi des gaillards dans ces années là et c'était bien là les joueurs que je préférais dans ma plus tendre jeunesse. Andy Haden (NZL 1m99 / 112 kg), Michel Palmié (1m97 / 110 kg), Jean-François Imbernon (1m97 / 105 kg) mais aussi Alan Martin (PDG 1m96 / 110 kg), Geoff Wheel (PDG 1m95 / 106 kg), Bill Beaumont (ANG 1m94 / 102 kg), Maurice Colclough (ANG 1m96 / 112 kg), Nigel Horton (ANG 1m95 – 106 kg), Moss Keane (IRL 1m95 / 108 kg) entres autres …
Leur travail sobre était avant tout d'assurer les ballons en conquête pure, mêlée-touche-regroupements, ils excellaient sur le jeu au ras de la mêlée, on ne les voyait quasiment jamais se disperser à d'autres taches sur du jeu au large, car en plus s'ils le faisaient ils se seraient donc certainement fait engueuler !
Alain Estève lui était l'un des plus puissants à cette époque (2m02 / 120 kg) mais il était toutefois assez mobile, car il était un N°8 de formation avant de continuer sa carrière en seconde ligne en EDF et à Béziers. Mais il ne lésinait pas non plus à accomplir les basses ou obscures besognes avec une certaine efficacité qui faisait du « Grand » l'un des joueurs les plus craints et respectés ! ...